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Page:Choquette - Les Ribaud, 1898.djvu/198

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Les Ribaud

— Vous ici, s’exclama le capitaine avec un frisson dans la voix, la reconnaissant à peine sous son large manteau… Vous ici mademoiselle ?

— Moi ici, reprit Madeleine avec une solennelle émotion.

— Venez, ajouta-t-il, simplement.

Le capitaine, qui sentait battre son cœur plus fort qu’en face d’une bataille, l’entraîna au milieu du Fort, loin des oreilles, sur cette large place sans toit, sans plancher, où le terrain, si souvent battu des talons des soldats en exercice, avait pris la dureté de la pierre. Il y avait là, au centre de ce parallélogramme resserré entre les bastions du Fort, une citerne surmontée d’un poteau ; à côté du poteau, un vieux canon rouillé, entre ce canon et ce poteau, un banc rustique.

Ils s’assirent tous deux.