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Page:Choquette - Les Ribaud, 1898.djvu/202

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Les Ribaud

leine ? Vous savez bien que mon devoir me défend de vous obéir, même de vous entendre.

— Mais puisqu’il faut que je vous aime… puisque mon cœur en est déchiré de cet amour, et Madeleine tendait ses mains comme dans une invocation suprême de prière,… si vous m’aimez aussi vous-même, ne sentez-vous pas un autre devoir, plus impératif que toutes les lois de la discipline et qui nous fait un point d’honneur, à vous, de ne pas verser le sang de mes compatriotes… à moi, de mourir, de mourir plutôt que d’accoler à mon amour la honte de trahir mon sang et ma race ? car, n’est-ce pas déjà une trahison que de vous aimer ?

— Madeleine !

— Ah ! je ne viens point vous dire de ne pas exposer votre vie en vous dérobant