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Page:Choquette - Les Ribaud, 1898.djvu/201

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Les Ribaud

quelle force irrésistible m’a constamment poussée vers vous ?… J’ignorais alors ce qu’il y avait entre vous et moi, entre ma race et la vôtre ; je le sais aujourd’hui… J’ai voulu demander à Dieu le courage de vous oublier… je n’ai pas seulement pu ouvrir la bouche……

Elle s’affaissa, écrasée sous son émotion.

— M’oublier ?… Madeleine !… m’oublier ?…

— Oui, j’ai désiré vous oublier, vous arracher de mon cœur, vous, votre nom, votre souvenir ; mais la même irrésistible force m’a bientôt ressaisie et m’a poussée de plus en plus près de vous. Alors, j’ai foulé tout amour-propre à mes pieds et je suis venue, sans honte, vous crier mon amour et vous supplier en son nom de ne point vous battre demain.

— Ciel ! Que me demandez-vous, Made-