Aller au contenu

Page:Choquette - Les Ribaud, 1898.djvu/207

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
201
Les Ribaud

mes promenades, doubler le son de ma voix dans mes commandements militaires ; cette fée, c’était vous, toujours vous Madeleine, et de vous apercevoir tout à coup, près de moi, ici, dans le Fort, si j’en ai été ému, je n’en ai pas été surpris, depuis si longtemps que je vous vois, que je vous parle, que je vous interroge, que je ris et pleure avec vous. Et cependant, vous avez voulu m’oublier, Madeleine, dites-vous ? Plus de lendemain à cette vie, plus de rêves, plus de bonheur, plus rien qu’un nom, « Madeleine, » enfermé au plus profond de ma pensée, que je n’aurais jamais pu arracher, que je n’aurais même pu prononcer sans douleur et qui serait resté là comme une brûlure éternellement cuisante. Oh ! alors, comme mes calculs de demain auraient été, ce soir, bien différents. Comme