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Page:Choquette - Les Ribaud, 1898.djvu/208

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Les Ribaud

je me serais battu joyeusement, follement, sans aigreur, sans colère vis-à-vis de mes adversaires, sans doute, mais bien déterminé à me faire tuer.

— Ne dites pas ça, Percival, je vous en supplie.

— Non, je ne le dis plus, Madeleine ; j’ai d’autres pensées en mon âme ; je veux maintenant un lendemain, un éternel lendemain, où le rêve s’évanouira pour faire place à la réalité ; où la fée sera remplacée par vous, par toi, Madeleine… Veux-tu qu’il existe ce lendemain, Madeleine ?… Dis, le veux-tu.

Madeleine se sentit bercée dans un délicieux engourdissement de sa pensée. Elle n’osait se ressaisir ; car il lui était revenu encore au fond de son cœur, déjà si souvent secoué par des ravissements semblables, quand elle échafaudait ses illu-