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Page:Choquette - Les Ribaud, 1898.djvu/210

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Les Ribaud

verserais en vain toutes mes larmes pour l’éteindre… Crois-tu que ça se rencontre deux fois et par hasard cet irrésistible besoin d’aimer ?… Oh ! oui, garde-les… garde-les bien Percival.

— Ah ! je comprends ce que je te demande. Quand j’eus sondé la profondeur de l’abîme qui nous séparait et qu’à cause de ton ignorance je te poussais à franchir inconsciemment, j’ai eu peur ; j’ai cherché à lutter, non pour moi, mais pour toi, et je n’ai pas pu ; il était trop tard, je t’aimais déjà comme je t’aime aujourd’hui.

— C’est bon, cela me suffit, répondit-elle, moi aussi je t’aime.

Et sur ses grands yeux, noyés d’amour, de larmes, de tristesse, de bonheur mêlés, elle sentit avec extase se poser les lèvres brûlantes de Percival.

L’Angelus tinta.