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Page:Choquette - Les Ribaud, 1898.djvu/230

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Les Ribaud

Ils prirent celui de Belœil contrairement à ce que le docteur avait dit à Madeleine.

Depuis qu’ils étaient en route, pas un mot n’avait été échangé entre eux, moins à cause de la distance de serviteur à maître qu’à cause des pensées qui les obsédaient tous deux.

Tout à coup l’éclat d’une fusillade, de l’autre côté de la rivière Richelieu, vis-à-vis la Pointe Olivier, les tira de leurs rêveries.

À travers un faisceau d’arbres, ils purent distinguer les soldats anglais disséminés le long du chemin ; devant eux, on ne voyait qu’un léger nuage de fumée. C’étaient les patriotes qui mettaient à exécution le plan d’escarmouches qu’ils avaient réglé la veille.

Ces coups de feu éclatants, ces petits flocons bleuâtres qui dansaient là-bas au-