Aller au contenu

Page:Choquette - Les Ribaud, 1898.djvu/231

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
225
Les Ribaud

dessus des bouquets d’arbustes, cette file d’habits rouges, les reflets des baïonnettes, tout ça accentué par le calme et la limpidité de ce matin de novembre, leur fit, au docteur et à François, passer sur la peau un frisson d’enthousiasme.

Carillon lui-même subit une impression particulière, car il s’arrêta net, une oreille en l’air, au beau milieu du chemin.

Le docteur et François ne remuaient point ; ils écoutaient et regardaient, sans l’idée d’avancer. C’est qu’il se passait quelque chose de grand, quelque chose de tragique aussi ; car, aux premiers coups de fusil tirés par les patriotes avait bientôt répondu le feu plus nourri des soldats anglais.

— Ah ! il leur faudra presque du canon pour passer là… C’est Viger et Leduc qui les guettent, et, un contre cent, c’est