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Page:Choquette - Les Ribaud, 1898.djvu/235

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Les Ribaud

moins que Viger et Leduc ne cèdent plus tôt, ce dont je douterais fort.

— Une demi-heure, ça suffit, d’ailleurs, pour ce que nous avons à préparer de retranchement… Pourvu que nous ayons immédiatement sous la main une chaloupe, un canot, un radeau quelconque pour traverser la rivière, nous serons au poste.

Le docteur Ribaud n’écoutait plus.

Bientôt, relevant son regard profond sur François :

— Écoute, François ; j’ai une autre idée dans la tête que tu n’as point, toi. Tu désires te battre avec ton courage et ton patriotisme, moi je veux me battre avec ma haine et mon patriotisme : ma haine de père, mon patriotisme de citoyen. Il y a, parmi les habits rouges que nous allons ajuster, un homme que je guette depuis longtemps et que je veux tuer. Et je sens