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Page:Choquette - Les Ribaud, 1898.djvu/262

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Les Ribaud

Tout me semble factice, artificiel autour de moi ; je crois marcher, je crois courir, et je suis assise calme et tranquille ; d’autres fois je me sens oppressée, malade, asphyxiée, avec des véritables spasmes qui m’étranglent ; je fais un effort suprême pour y échapper et je reste toute surprise en me voyant seule dans mon boudoir sans la moindre gêne respiratoire.

Je mène une existence de rêve, où tout se noie dans une brume qui m’encercle et me fait perdre toute notion de la réalité.

Ce n’est que dans un violent effort de volonté, où je me tiens l’esprit tendu, concentré sur un seul point, que je puis momentanément chasser ces chimères, ces désolantes angoisses et faire un retour sur ma vie.

Ah ! ma vie… Ah ! ma pauvre vie.

Si je pouvais, d’un trait, en rayer les