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Page:Choquette - Les Ribaud, 1898.djvu/263

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Les Ribaud

jours sombres et terribles qui viennent de passer et dont la trace, je le sens, ne disparaîtra jamais. Si je pouvais détourner ces autres jours encore plus sombres, encore plus terribles qui se préparent, que je vois venir, que je compte d’avance, toujours de plus en plus tristes, de plus en plus sans soleil.

Fiancés, nous le sommes, je sens encore, sur mes paupières, la flamme brûlante du baiser de Percival — mais que signifie pour moi, pour nous, ce mot si joyeux : fiancés. C’est-à-dire, le nœud qui enchaîne nos cœurs, sans les unir cependant ; la coupe sans les lèvres ; le rêve, sans la réalité ; le flacon sans l’ivresse ; un amour fantôme. Car une union entre nous n’est pas possible. Non, vraiment, quand j’énumère les obstacles qui se dressent sur notre chemin, je n’en-