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Page:Choquette - Les Ribaud, 1898.djvu/267

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Les Ribaud

demandant de ne point se battre, de ne point se défendre, après tout, est-ce que ce n’était pas, vraiment, lui demander de se faire tuer ?

De cette manière, il restait à ses yeux : franc, loyal, brave, généreux…

D’ailleurs, l’abîme qui est entre nous nous sépare-t-il moins que la mort ? N’y ai-je pas songé moi-même à mourir ? N’est-ce pas à celui qui échappera aux jours sombres qui se préparent que la Providence accordera la meilleure grâce ?

Mais non, il vivra ; je lui ai donné mon cœur et ma vie, il les a acceptés, il n’a pas le droit de me les remettre si tôt.

Ah ! qu’il m’en a coûté, ce matin, de résister à la curiosité de voir défiler les troupes, de le regarder, lui… Peut-être c’eut été la dernière fois… la dernière fois…

Non, je ne veux plus penser à ça…