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Page:Choquette - Les Ribaud, 1898.djvu/266

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Les Ribaud

touffe pas entièrement les sentiments de folle passion de mon cœur ? Ou plutôt, comment l’amour est-il constitué qu’il résiste à tout autre sentiment ? Car, dans tout le désordre de mes idées, une chose reste encore nette, mon amour.

Et quand j’entends éclater à mon oreille ces imaginaires coups de fusil, mon cœur bat plus vite et plus fort à chaque détonation ; j’en subis comme un choc qui me secoue, comme si j’étais atteinte par les balles moi-même.

« Franc, loyal, brave, généreux, si je puis être tout ça, m’a-t-il dit, je vous obéirai. »

Et, comme j’insistais, il a ajouté : Je trouverai le moyen.

J’ai peur, maintenant, de ce moyen. Il me semble qu’en disant ça, il me faisait le sacrifice de sa vie. Mon Dieu, en lui