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Les Ribaud

mon fils et j’ai assez de cœur pour le venger.

Puis, comme tout à fait affolé, il se penche sur le corps inanimé de Gabriel, l’enveloppe de chaudes étreintes, lui soupire des mots caressants, le nomme, l’appelle : Gabriel !… mon Gabriel !

Hélas ! celui-ci ne lui répond point.

— Michaudin !… Michaudin !… cria-t-il, comme dans un appel désespéré au secours, et, au milieu d’un sanglot affreux, déchirant, il se précipita comme un enfant dans les bras ouverts de son ami.

Le lendemain, il ne fut bruit que d’un pénible accident de chasse arrivé à Gabriel, et les véritables détails de l’affaire ne se firent jour que vaguement, confusément, quelques années plus tard, alors que l’herbe était déjà poussée sur sa fosse, dans le petit cimetière de Chambly.