jeune & délicate comme je ſuis, que je leur
puiſſe ſuffire ? Si je le fais, ce ſera plutôt pour
vous complaire, que pour ſuivre mon inclination.
Il ne m’importe, ce ſera pour l’un & pour l’autre. Mais je veux t’apprendre des nouvelles d’un de ceux qui doivent contribuer à ta ſatiſfaction : c’eſt de Medor ; Cléante m’en a dit des choſes qui ſurpaſſent l’imagination des plus braves qui ſe ſoient ſignalés en amour.
Mais encore, qu’eſt-ce que vous en avez appris ? n’eſt-il jamais venu aux priſes avec vous ?
Fort ſouvent. Tu ſauras donc que Medor étant derniérement dans cette ville, Cléante me l’amena, avec la permiſſion d’Oronte. (admire ſa complaiſance !) Cléante m’aime éperduement ; & avec toute cette tendreſſe, il ne laiſſe pas d’aſſurer Medor qu’il le feroit bientôt jouir de la même fortune : en un mot, il lui fit tout eſpérer de moi, ſans néanmoins m’avoir demandé mon conſentement.