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Page:Chorier - L’Académie des dames, 1770.djvu/251

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Octavie.

Et vous, ne vous en fâchâtes vous pas ?

Tullie.

Je m’en fâchai, comme tu peux te l’imaginer, & je lui en fis même de grands reproches ; c’eſt pourquoi, comme il craignoit extrêmement de me déplaire, en m’embraſſant les genoux pour m’appaiſer, il me dit : Pardonnez-moi, ma Reine, pardonnez à ma facilité, & faites-moi eſpérer qu’il ne tiendra pas à vous que je ne m’acquitte de ma promeſſe. Medor meurt d’amour pour vous ; je lui ai promis de ſoulager ſon mal, & je ne pouvois pas honnêtement m’en diſpenſer : c’eſt une vieille dette que je lui paye, & donc je lui étois redevable il y a long-temps. Vous ne concevez pas peut-être tout ceci, aimable Tullie ? Vous ſaurez donc, continua-t-il, pour vous éclaircir ſur ce ſujet, que lorſque j’étois à Naples, je devins eſclave de la beauté d’une jeune parente de Medor : j’en étois éperduement amoureux ; & cet ami, pour favoriſer ma paſſion, feignit d’avoir auſſi de l’amour pour elle : il fut écouté ; & après quelques proteſtations de part & d’autre, elle lui donna un rendez-vous dans ſa chambre :