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Page:Chorier - L’Académie des dames, 1770.djvu/395

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crement ouverte. Les feſſes & les cuiſſes, doivent être graſſes & bien fournies ; les doigts & le nez maigres, ou tout au moins peu chargés de matiere ; les cheveux fins ; & la tête, les tettons, & les pieds petits. Il y en a qui eſtiment les cheveux naturellement friſés, & qui aiment celles dont le nez eſt aquilin. Enfin chacun a ſon goût, Octavie ; & c’eſt lui ſeul qui nous ſert de raiſon dans le choix que nous faiſons d’une perſonne.

Octavie.

Tu ſais, Tullie, qu’on remarquoit entre autres choſes dans Lucrece, la beauté de ſes feſſes. Elle les avoit blanches, fermes, bien élevées ; enfin telles qu’il les falloit pour ſervir de couſſin à l’amour, ou, ſi tu veux, d’enclume pour forger le genre humain.

Tullie.

Chez les Grecs, celles qui avoient de belles feſſes, étoient fort eſtimées ; ce ſeul avantage étoit capable de leur faire trouver des partis conſidérables : c’étoit ſouvent tout leur bien ; & on peut dire que quand elles faiſoient voir leur derriere à leur mari, elles lui montroient tout leur douaire. Ils étoient plus raiſonnables