Page:Chouinard - Histoire de la paroisse de Saint-Joseph de Carleton (1755-1906), 1906.djvu/17

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bien l’homme tout indiqué pour cette mission d’apaisement. Aussi l’évêque de Québec lui dépêcha-t-il immédiatement un exprès pour l’en charger.

Sans hésiter, n’écoutant que la voix du devoir et l’ordre de son évêque, M. Bourg, accompagné de deux sauvages fidèles, se rendit aussitôt auprès des tribus soulevées par John Allan ou ses agents.

Il réunit les chefs et tint avec eux plusieurs conseils. Il leur dépeignit le danger auquel ils s’exposaient ; il leur fit comprendre la félonie de leur conduite.

Il fut si éloquent, si persuasif, il sut si bien trouver le chemin du cœur de ces naïfs enfants des bois, qu’il réussit à les faire renoncer à leurs projets belliqueux. Il les amena enfin à renouveler leurs promesses de loyauté à la Couronne britannique, ce qui se fit en grande cérémonie devant l’honorable Michaël Franklin et d’autres officiers du roi. (Voir notes à la fin.)

Dès ce moment, M. Bourg eut à Halifax ses coudées franches, et dans les missions catholiques de tout le pays une entière latitude dont il sut user largement au profit de ses coreligionnaires et à l’honneur de la religion.

Sir Richard Hughes voulut cependant lui témoigner sa reconnaissance d’une manière plus tangible. L’immense service rendu à la colonie naissante par M. Bourg méritait certes quelques égards. Le lieutenant-gouverneur lui fit concéder gratuitement l’Île-aux-Hérons ; quatre milles de terrain en superficie sur la terre ferme, sur la rive sud de la Baie des Chaleurs — où se trouve aujourd’hui la paroisse de Charlo, N. B. — ; et enfin une certaine étendue de terre où se trouvent actuellement les édifices religieux de Saint-Joseph de Carleton, rive nord de la Baie, jusqu’à la pointe ou cap des Bourgs. À son départ de Tracadièche, M. Bourg céda une partie de ce dernier terrain à l’église. Le reste appartient encore à ses arrière-neveux.