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Ce fut ce zélé missionnaire qui engagea, en 1783, les familles irlandaises d’Halifax, à présenter une pétition à Sir Andrew Snape, qui avait succédé en 1781 à Sir Richard Hughes. Par cette pétition, les Irlandais demandaient des mesures plus libérales et plus tolérantes pour le libre exercice de leur religion.

Sur la demande qui lui en fut faite par le lieutenant-gouverneur, la législature décréta l’abolition des clauses injurieuses et iniques qui privaient les citoyens catholiques, sujets de Sa Majesté, du droit de posséder et de la liberté de pratiquer ouvertement leurs devoirs religieux dans la Nouvelle-Écosse.

C’est de cette époque que date l’émancipation des catholiques de la Nouvelle-Écosse.

Le 16 juillet 1787, M. Cravé, vicaire-général de l’évêque de Québec, écrivait à M. Bourg, à Tracadièche, que les Irlandais catholiques d’Halifax, profitant de la liberté religieuse que venait de leur octroyer la législature, demandaient à l’évêque de Québec un prêtre qui se fixât parmi eux. Ils s’étaient d’abord adressés à l’évêque de Londres qui leur avait répondu, naturellement, qu’Halifax n’était pas dans son diocèse.

M. Bourg était donc prié de se transporter à Halifax, d’examiner les choses par lui-même et d’en rendre compte à M. Gravé, Il devait s’enquérir du nombre des catholiques dans la ville et les environs. Il devait s’assurer si l’on pouvait librement bâtir une église et un presbytère à Halifax ; quels moyens on avait de faire vivre un prêtre, etc.

L’évêque voulait donner ce poste à M. Bourg qui parlait couramment l’anglais. Il eût eu pour successeur à Tracadièche, M. l’abbé LeRoux, récemment arrivé de France.

On prévoyait déjà qu’Halifax deviendrait un centre important. Grâce à l’influence de M. Bourg, les catholiques y avaient obtenu du parlement, en faveur de la religion,