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coup plus souvent que nous ne l’imaginons, des personnes sachant lire et écrire, comme en font foi d’ailleurs les registres conservés aux archives de Carleton ; l’on y rencontre plusieurs signatures fort proprement écrites.

Le père Charles Dugas était aussi chargé de baptiser les enfants en danger de mort, durant l’absence du missionnaire. C’était en effet le plus instruit des habitants du lieu et le plus capable d’administrer ce sacrement nécessaire. Ce respectable vieillard mourut à l’âge patriarcal de 100 ans, le 25 janvier 1801. Il avait épousé Anne Leblanc, et tous deux étaient venus de l’Acadie.

Le 30 juillet 1795, Mgr Hubert, évêque de Québec, débarquait à Percé, en tournée pastorale en Gaspésie et dans la Baie-des-Chaleurs, accompagné de trois prêtres français, victimes de la Révolution et récemment arrivés au Canada. C’étaient M. H.-J.-L. Desjardins, vicaire-général, L.-J. Desjardins, frère du précédent et désigné comme successeur à M. Bourg à Tracadièche, et M. J. Castanet ; destiné aux missions de Caraquet et de toute la rive sud de la Baie.

L’évèque et ses compagnons arrivèrent à Carleton (nous nous servirons à l’avenir de ce dernier vocable qui a prévalu sur l’ancien, Tracadièche, pour désigner cet endroit ; vocable donné en l’honneur de Sir Guy Carleton, alors gouverneur du Canada,) au commencement de septembre. M. L.-J. Desjardins devait s’y fixer et desservir Bonaventure temporairement. L’évêque avait l’espoir d’y mettre un prêtre résidant sous peu. Il était aussi chargé de la mission de Ristigouche.

M. Desjardins qui venait succéder à M. Bourg, à Carleton, était un homme très instruit et très distingué ; riche de biens de famille et rempli de zèle pour l’ornementation du temple du Seigneur et la pompe des cérémonies religieuses. Il rendit de grands services aux pauvres missions