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enfin pénétrer dans la Baie des Chaleurs et arriva à Carleton le 1er novembre dans l’après midi. Le lendemain, M. Painchaud eut le bonheur de célébrer la sainte messe dans l’église de Carleton et de prendre ainsi possession des missions qu’il avait tant désirées.

Ce fut avec une grande joie et la plus vive satisfaction que les habitants de Carleton virent enfin arriver M. Painchaud. Ayant appris son départ de Québec, dès le mois de septembre, ils ne savaient que penser d’un si long retard. Les dernières tempêtes surtout avaient répandu la plus vive inquiétude sur son sort.

M. Painchaud n’eut qu’à se réjouir de ses nouveaux paroissiens de Carleton. Le peuple était bon et généreux, religieux et fidèle aux enseignements du prêtre. Mais il n’en était pas de même des autres missions qui en dépendaient, où la population était fortement mêlée d’Écossais, d’Irlandais, d’Allemands et de Français. Le contact journalier avec les protestants et l’absence du missionnaire avait été la cause de bien des désordres moraux que M. Painchaud eût à déplorer par la suite. Mais il n’était pas homme à reculer devant les difficultés et son énergie sût bientôt vaincre tous ces obstacles et faire rentrer dans le devoir les plus récalcitrants.

Dès la première année, M. Painchaud voulut visiter toutes ses missions. Il bâtit une église à Cascapédiac pour les besoins de la population catholique tant française qu’anglaise et des nombreux sauvages que l’abondance du saumon attiraient en cet endroit.

À Ristigouche il fit terminer les travaux commencés à la chapelle et au presbytère. Il affectionnait d’une manière spéciale ses chers micmacs et y prolongeait ses missions. Bien des fois, il eût beaucoup à souffrir de l’imprévoyance naturelle des sauvages, et il lui arrivait souvent de souffrir de la faim. Un jour qu’il était dans sa mission, sa sœur