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Page:Chouinard - Histoire de la paroisse de Saint-Joseph de Carleton (1755-1906), 1906.djvu/8

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douleur et de la rage : voilà les parties du drame qui se jouait, il y a plus d’un siècle, dans cette baie aujourd’hui si calme. »

C’était le dernier épisode de la longue rivalité entre la France et l’Angleterre sur cette terre du Canada.

Les restes des malheureux émigrés acadiens, réfugiés dans les bois, après la destruction de la flotte de M. de D’Anjac et du fort Restigouche, allèrent rejoindre leurs frères de Tracadièche, après le départ des Anglais. Ces derniers, plus heureux que les émigrés, avaient vu la tourmente sans en éprouver les désastres, cachés qu’ils étaient dans le barachois et à l’abri de toutes surprises.

Plusieurs continuèrent leur route en descendant la Baie jusqu’à Bonaventure et furent les fondateurs de cette belle et florissante paroisse, à laquelle ils donnèrent probablement son nom, en souvenir de Monsieur de Bonaventure, gouverneur français de l’Île Saint-Jean, leur ancienne patrie. D’autres trouvent l’origine de ce nom dans celui du Père Bonaventure, récollet, ancien missionnaire de l’Acadie dont nous parlerons plus loin.

La paix ayant été établie par la reddition finale de tout le pays aux Anglais, les nouveaux colons de Tracadièche purent se livrer, sans crainte des vexations dont ils avaient été si souvent victimes en Acadie, au défrichement du sol, à la pêche si abondante en ces parages, et à la chasse. Dès le printemps 1756, les nouveaux colons avaient courageusement jeté les fondations de la nouvelle colonie qui alla toujours en progressant soit par l’arrivée de nouveaux colons, soit par la richesse du sol et l’abondance, de la pêche.

Ils furent longtemps privés des secours de la religion à cause des malheurs de la guerre.

Depuis le départ de Restigouche des Pères Récollets Étienne et Ambroise, qui durent quitter le pays après la con-