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démembrement, la nouvelle paroisse fut mise sous le patronage de sainte Brigitte. Maria tire son nom de Lady Carleton épouse de l’ancien gouverneur général du Canada.

M. Tessier fut donc forcé d’accepter le fait accompli, et procéda à l’élection de nouveaux syndics, afin d’éliminer deux des anciens syndics qui résidaient dans la nouvelle paroisse. Cette élection se fit à la porte de l’église de Carleton. Les nouveaux syndics furent Désiré Saint Cœur, Louis Normandeau, Joseph Landry, John Mægher, Frédéric Bujold, Hyppolite Landry, Joseph Allier, Jean Gauvreau et Gilbert LeBlanc.

Une autre difficulté surgit. Les habitants de la nouvelle paroisse de Maria soutenaient la prétention de partager dans les biens de l’église de Carleton et même de lui enlever une partie des ornements et des vases sacrés ; ce dont on avait le juste nécessaire pour la célébration décente des offices divins. L’affaire alla si loin que M. Tessier dut faire intervenir l’évêque qui, par la voix de son grand-vicaire, M. C. F. Cazeau, trancha le différend par la lettre suivante.


« Vous désirez savoir si une paroisse démembrée d’une autre a droit d’avoir une part des vases sacrés, ornements, etc, de celle-ci.

« Je vous réponds sans hésiter qu’une nouvelle paroisse qui juge à propos de se démembrer de la sorte d’une ancienne se trouve dans le cas d’un enfant qui quitte volontairement la maison paternelle et n’emporte que ce que son père veut bien lui donner.

« Ordinairement, une ancienne paroisse, quand elle est bien pourvue, se montre généreuse à l’égard de celle qui est sortie de son sein et l’autorité ecclésiastique est toujours flattée de sanctionner cette générosité ».

M. Tessier prévoyant les difficultés qui allaient tous les jours grandissantes, jugea plus sage de laisser à un autre,