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AUX RAYONS D’UN BONHEUR ANTICIPÉ

dre, la cantilène des cœurs qui n’ont pas encore vingt ans. Mademoiselle Esther Brillant, initiée à la vie commune du pensionnat scolaire, avec les rejetons de la belle société urbaine dont les mœurs sont modernisées, brille d’une candeur fort estimable sans être trop naïve. Et Jean devra mobiliser toutes ses forces d’humaniste pour ne pas laisser déborder ses ailes et pour suivre les évolutions inattendues de la conversation. Aux usages de la ville qui lui sont encore étrangers et dont on l’entretient un peu malicieusement peut-être parce qu’il en ignore, il opposera l’expérience toute récente et l’attrait viril de ses courses nautiques de l’été dernier avec son cousin qui, certes, en cette conjoncture, vaut bien qu’on en cause. Il est attendu, cet intéressant cousin. Il viendra bientôt revoir la campagne durant les vacances de Noël. Ce sera charmant de se revoir, d’initier cet Américain aux amusements de l’hiver canadien comme aux usages de nos foyers champêtres, dans les réunions familiales, dont la villégiature en été ne saurait