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L’ŒIL DU PHARE

se gardera bien de refuser au cours du carnaval.

Mademoiselle Esther Brillant peut laisser aux deux mamans le soin de prendre jour pour les invitations aux réunions prochaines. Elle a tant à faire de répondre, sans trop d’ingénuité mais avec réserve tout de même, comme il lui sied bien, aux civilités des trois jeunes gens. « Quand on aime. — Rien n’est frivole — Un rien désole ; — Un rien console ». Et si elle n’a pas encore logé de sentiment bien sûr et bien personnel au foyer de son cœur, elle sait du moins, croyez-le, se tenir ingénument à l’affût des riens avant-coureurs.

À la suite des dernières reparties où s’escomptait le plaisir du revoir, quand les trois jeunes garçons regagnèrent allègrement la grande route où les devançait maman Pèlerin, on se dit qu’elle était charmante, cette jeune personne, suivant l’expression coutumière. Et sans déroger non plus à la coutume, on aurait pu croire que la jeune personne, à sa manière d’aller