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LA TRAME ROMPUE ET LA GRANDE PITIÉ DE JEAN

loisir et l’invite, plus sûrement que dans aucune fête sociale, sous l’inspiration des sentiments si purs et si vrais qui vont naître autour de cette mort !

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Le jour des funérailles, lorsque les derniers tintements de la cloche funèbre se furent tus, après la dernière bénédiction tombée de sa main tremblante sur les restes mortels de la mère, dans les herbes grasses du cimetière, le bon vieux prêtre fit mander le fils, Jean, qu’il voulut retenir à sa table ainsi qu’aux jours tant regrettés de sa prime jeunesse.

— « Viens chez moi que je voudrais faire chez toi, mon cher enfant. J’ai béni, il y a un instant, ta pauvre mère dans la mort ; je voudrais aussi te bénir dans la vie, toute la vie qu’il te reste à fournir. Mais avant cela, j’ai encouru une grave obligation envers toi.

« J’ai à te demander pardon.

— Pardon ! pour vous, monsieur le curé ? Vous, mon bienfaiteur à qui je dois tout ?

— Oui, à qui tu dois d’avoir été fourvoyé