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Page:Chouinard - L'œil du phare, 1923.djvu/156

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LOIN DE LA TERRE NATALE

vait seulement compléter l’équipage auquel il manque un manœuvre indispensable. Jean, qui n’avait pu acquérir chez son éducateur une connaissance bien pratique de la langue anglaise, s’était plu, depuis deux semaines, à fréquenter de préférence cet équipage français. Aussi ne fut-on que médiocrement étonné, — sauf Charles Després qui pensa suffoquer, — lorsque Jean, ce soir-là, descendant de la ville au lieu de rallier son bord accoutumé, courut offrir ses bras, son service et son sort au capitaine français.

Sa détermination subite résista aux remontrances amicales du père de Rose. La seule chose que le jeune homme demanda à ce dernier, ce fut d’accepter un sous-seing-privé à l’appui de cette réponse :

— « J’ai bien réfléchi, monsieur Després. Je vous remercie de m’avoir éloigné de Saint-Germain. Si je n’allais plus jamais revenir, je veux que la pauvre maison de ma mère appartienne à Rose qui, elle, ne sait qu’aimer, se dévouer et prier. En y