Page:Chouinard - L'œil du phare, 1923.djvu/165

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
164
L’ŒIL DU PHARE

visage basané par le grand air des mers et le soleil du midi voulait cependant rougir et dont l’œil pourtant si viril roulait dans un pleur.

— « Ah ! je comprends tout, va ! Après la mort de ma chère bonne tante, le cœur déjà trop malade, tu as donné dans le coup de tête, hein ? Je ne t’en fais pas le reproche, je te plains quoique tu paraisses m’avoir trop tôt oublié. »

Jean lui pressa les deux mains, essaya de sourire à la charmante cousine que lui présenta son cousin, mais il n’eut pas le temps de se prêter à l’effusion de ses sentiments, car un impérieux son de cloche l’appela là-haut, dans le nid-de-corneille ou veille la vigie.

— « À demain, Jean ! »

Et pendant quatre heures, Jean, dans les airs et dans la nuit, verra scintiller des astres au ciel bleu, poindre au loin des feux de marine à signaler, et mille tendres souvenirs consteller son âme. Ils s’élèveront, ces souvenirs et ces émotions, de son enfance et d’une terre lointaine, par-delà