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Page:Chouinard - L'œil du phare, 1923.djvu/166

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LOIN DE LA TERRE NATALE

les mers, pour lui dire en le consolant que sous ce ciel d’Italie, sur ce navire étranger, au milieu de cette cohue de voyageurs indifférents, il n’est plus seul comme il sentait si bien l’être il y avait quelques heures à peine ; non pas tant parce qu’il a retrouvé dans son cousin, Émile Dupin, la parenté et l’affection d’un cœur noble, mais un être isolé, comme lui, de tous ceux qui ont vécu de la vie des siens ; parce que ce cousin rappelle plus vivement le pays qui lui a mis au cœur un sentiment ainsi ravivé dans nul autre pays.

N’avait-il pas raison, le vieux curé de Saint-Germain ? Il existe donc un amour irrépressible de la patrie !

Dans la matinée du lendemain, les touristes, après le premier déjeuner, ne remarqueront pas plus qu’il ne faut la conversation étrangement intime que tiendront à l’écart un gentleman américain et un gabier du bord. Nous laisserons les touristes à leur étonnement pour entendre ceux-ci.

— « Mon cher cousin Jean, je ne te demanderai pas de me raconter l’histoire de