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L’ŒIL DU PHARE

première flambée de soleil dans son ciel morne. Lui-même du reste ne manquera pas de réserve dans les lettres pleines d’effusions reconnaissantes qu’il adresse au vieillard, cherchant plutôt à le consoler de son absence par son propre encouragement, Il appréciait de mieux en mieux l’éducation dont il lui était redevable, car si nous avons pu reconnaître au début que ces premières études, seul à seul, du vieillard et de l’enfant n’étaient pas sans inconvénient, elles offraient cet avantage que Jean, de bonne heure, avait été traité en homme et que « l’on gagne beaucoup à donner à la jeunesse une haute opinion de ce qu’elle peut faire ; elle vous croit aisément quand vous lui montrez de l’estime. Cet âge n’a que la candeur de l’amour propre, et n’en a pas les défiances. »

Aussi, la confiance en soi-même, la self-reliance si chère aux américains ne lui fera-t-elle pas défaut. Là où l’oncle Dupin avait dû le succès à l’occasion favorable qui passe et qui entraîne, beaucoup plus