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L’ŒIL DU PHARE

fection naturelle. Jean le sait bien, et parce qu’il le sait trop bien, pour user de discrétion dans sa reconnaissance, il a pris soin tout naguère, — car il en a maintenant les moyens, — de s’installer un foyer personnel dans le voisinage immédiat de la résidence Dupin.

C’est pour lui un légitime sujet d’orgueil de faire voir à son cousin que durant ce peu de temps, docile à ses conseils et grâce à son aide, il est devenu un homme dans ses meubles, un industriel de valeur, un personnage en vue. Aussi, quand le docteur Dupin reprit la place qui lui avait été scrupuleusement ménagée si grande au milieu de cette allégresse, son esprit déjà blasé de voyageur, son cœur déjà travaillé par un sentiment dont il n’aurait pas voulu jadis reconnaître ni la sérénité ni la force, commencèrent à s’impressionner de cette vérité : qu’il y a bien sur la terre un endroit spécial où le bonheur intime et familial chante au cœur et à l’esprit, comme il ne fait nulle part ailleurs.