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FORTUNE LÉGUÉE ET FORTUNE ACQUISE

« Ô foyer domestique des peuples chrétiens ! maison paternelle où, dès nos premiers ans, nous avons respiré avec la lumière l’amour de toutes les saintes choses ! Nous avons beau vieillir, nous revenons à vous avec un cœur toujours jeune, et n’était l’éternité, qui nous appelle en nous éloignant de vous, nous ne nous consolerions pas de voir chaque jour votre ombre s’allonger et votre soleil pâlir ! »

Émile Dupin n’était pas un homme de lucre, un faiseur d’argent. Héritier de la fortune laborieusement édifiée par son père, pour agir sagement il croyait n’avoir à se donner d’autre souci que d’en user sans en abuser. Par ailleurs, en conservant de grands intérêts dans l’aciérie, il n’avait plus qu’à surveiller de loin le rapport de ses valeurs et laisser travailler les autres à l’exploitation de ses capitaux ; tâche qui, si désirable qu’elle le semble à bien des gens, pourrait aussi peut-être quelquefois devenir fastidieuse comme ne l’est pas l’édification même de la fortune. Cependant, lui, satis-