font une femme bien digne d’être aimée, et elle l’est sans réserve et sans mélange, depuis le jour où son époux, qui a noble cœur, a voulu faire un mariage d’amour et nullement de ceux qu’on appelle de convenances ou d’argent. Élevée dans ce milieu d’utilitaires, elle aurait pu comme ses congénères cultiver l’admiration des faiseurs d’argent, et seconder les initiatives industrielles et financières de cet époux généreux. Mais les séjours qu’elle a faits dans les plus grandes villes du vieux monde, au début de sa vie domestique, ont modifié en cela son éducation à l’américaine. C’est une vie factice qu’elle a vécue durant ces deux années de voyage à l’étranger, où elle s’est habituée à voir changer les scènes avec un intérêt provisoire et trop impersonnel comme au théâtre. Pourvu que la scène change à vue, dussent ses désirs devenir caprices, c’est ainsi pour elle qu’il fera bon de vivre.
Fils de travailleurs, Émile Dupin au contraire n’a pu éliminer tout à fait de son caractère ce qu’ils lui ont transmis de