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L’ŒIL DU PHARE

la poussière des routes aux pieds du chemineau.

Si le docteur et madame Dupin se fussent contentés des agréments une fois goûtés de leur promenade pour en causer à l’occasion seulement, on les abandonnerait à leur plaisir ; Jean, Rose et la vieille tante s’amuseraient de leur patriotisme de raison et encore plus de l’abjuration nationale de la jeune dame Dupin ; car elle est éprise des beautés de la nature canadienne qu’elle n’avait jamais vue, la jeune dame Dupin pourtant si experte dans la passion du tourisme. Mais tout cela intensifie chez eux l’âpre attrait d’en faire une expérience personnelle, pour en venir peu à peu au plus âpre désir de ne pas mourir sans avoir joui encore une fois de ce bonheur.

Et pourquoi non ? — Puisque dans ces foyers si heureux les exigences de la vie n’ont désormais d’autres objectifs que les meilleurs moyens d’en jouir.

On causera souvent de ces projets, chaque fois qu’une lettre des enfants, aux