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LE COUSIN D’AMÉRIQUE

train de vie. — Les vacances d’été s’ouvraient et tous ceux qui voulaient bien, à cette occasion, féliciter comme toujours l’adolescent pour son travail et ses succès, ne manquaient plus d’ajouter qu’il avait besoin de repos ! C’était connu ; le médecin du village n’avait-il pas affirmé, dans un moment d’humeur, que malgré tous ses progrès intellectuels, à ce jeu-là, le fils de la veuve Pèlerin ne ferait qu’un neurasthénique !

Il fallait rompre un peu avec la monotonie de cette existence. Or, précisément, plusieurs choses allaient s’y prêter cette année-là.

Jean, par ses études et son développement physique n’est plus l’enfant, mais disons plutôt le jeune homme. Assagi de bonne heure par l’épreuve, de moitié dans tous les soucis dont s’ordonne le train de vie de l’humble maisonnée, il se trouve pour ainsi dire émancipé de la sujétion puérile et naturelle qui s’impose aux autres étudiants de son âge. On lui permettra donc de faire des projets, d’émettre des opinions, d’en venir même à des