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L’ŒIL DU PHARE

déchaînement des éléments de la nature l’impression de choses déjà vues.

L’effet moral de cette journée sur l’esprit d’Émile Dupin vous consolerait peut-être, monsieur le curé de Saint-Germain, vous qui craignez tant celui de son faste sur la mentalité de votre protégé ; mais le plus grand obstacle à tous vos beaux projets pour l’avenir de Jean, qui vous dira qu’il est là, dans l’instinct aujourd’hui réveillé de ce fils de marins ?

Jean aime la mer. Il l’admirait aujourd’hui pour la première fois dans sa fureur grandiose ; elle l’attendrira désormais et le fera rêver de ses pères, de la placidité de la vie qu’ils retrouvaient au foyer après leurs courses aventureuses. À la nuit, lorsque sous le scintillement des astres, calme et charmeresse, elle chante la mélopée insidieuse dont le cœur du marin s’impressionne et s’enivre pour le reste de ses jours, il lui demande si elle ne dispose pas du secret de sa destinée.

On passa agréablement la journée du dimanche aux Sept-Îles. Émile se plut à