Page:Chouinard - L'arriviste, 1919.djvu/103

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
104
L’ARRIVISTE

« Je croyais toujours que tu en viendrais là. Tu as bien certains avantages pour réussir dans la vie politique, mais il y a l’électeur. Si j’avais un conseil à te donner, ce serait de ne pas trop compter sur les cris des bonnes gens de la campagne qui cherchent à s’amuser après les vêpres. Inutile de te monter la tête et de dépenser tes économies avant la décision de la convention du parti sur le choix du candidat. C’est la convention qui décide cela.

— Je te remercie de me donner ce bon conseil et d’avoir si grand souci de mes économies. Moi, de même, j’ai toujours pensé que tu ne négligerais pas mes intérêts. Quant à ceux du parti, je sais qu’ils ne te sont pas aussi chers. Alors, que me parles-tu de convention ? Est-ce pour me rappeler que la seule dépense électorale que je dois sagement faire en premier lieu de mes économies, c’est de courir chez le photographe en attendant la convention et…l’idiot du reportage ?

— En effet, si tu veux fixer ta binette et en garder une image montrable, tu