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Page:Chouinard - L'arriviste, 1919.djvu/116

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LA CIGALE DEVIENT FOURMI

s’est amené. Nous l’avons vu, une demi-heure durant, l’œil enflammé, la bouche écumante, le faux-col au menton et les manchettes sur les doigts, crier, gesticuler, suer pour nous apprendre qu’il y a tant de millions qui ne nous appartiennent pas dans les banques, tant de taxes indirectes à percevoir, tant de capitaux à dépenser, et qu’il fallait pour cela l’élire envers et contre tous.

« L’auditoire enfin s’éclata de rire et le candidat dut s’affaler lorsqu’un auditeur éloigné, qui n’en comprenait rien du tout, demanda d’une voix de stentor si ce monsieur-là ne cachait pas tout simplement son jeu pour vendre, le dimanche, et avant de partir, de l’Huile de S. Jacob ou du Baume Samaritain.

« Le beau comté de Bellechasse serait bien représenté vraiment par un tel saltimbanque. Mais heureusement M. Guignard et les vrais électeurs sont là. »

Hélas ! prenons garde que les vrais électeurs ne font pas toujours les élections !