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L’ARRIVISTE

La lutte fut pendant quinze jours des plus acerbes. Larive ne ménagea pas son ancien ami qu’il représenta comme un sans-valeur, incapable de gagner sa vie, de faire son chemin dans le monde professionnel, et qui s’en venait mendier un mandat législatif afin de vivre de l’indemnité parlementaire. Au reste, il n’invita plus son adversaire à aucune « assemblée contradictoire, » afin sans doute de mener plus à l’aise cette jolie campagne de dénigrement. Ne pouvant guère plus s’exalter lui-même, il cherchait son avantage à rabaisser l’autre. Toutefois, ces menées n’avaient pas jusque-là empêché Guignard de rallier la grande majorité des paroisses du haut du comté. Ailleurs, sa popularité était plus incertaine, tenant du déplacement de l’électorat flottant, sur lequel il lui était difficile de compter. Sans doute, un fort appoint du vote conservateur lui reviendrait de la part de tous ceux qui aiment à combattre le drapeau « officiel » du parti adverse ; mais combien d’autres aussi n’avaient pas oublié la