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L’ARRIVISTE

on a pu déjà le comprendre. De son côté, Guignard volontiers se flatte de cette intimité. À la promenade, quand Larive le choisit pour copain dans les rangs, le fort en thème n’est plus rien, l’autre est tout, avec ses saluts qu’il trouve à distribuer à droite et à gauche par les rues de la ville, ses observations sur les hommes et les choses qu’il connaît si bien. On l’écoute ; on l’interroge ; c’est un plaisir ; on ouvre les yeux et prête l’oreille à tout ce qu’il dit des gens qu’il montre et qui n’étaient connus que par la gazette. Il le sent bien du reste et se fait ainsi populaire dans ce petit monde en miniature que représente une salle de collège. Vienne ensuite l’occasion pour lui de recourir à cette popularité ; sa brigue est toute faite, et il l’emportera sur tant de confrères qui lui seront pourtant supérieurs sous bien des rapports.

Eugène Guignard est le premier asservi sous cet ascendant de potache. Il en tire même une assez naïve gloriole. Que