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LA CIGALE ET LA FOURMI

de choses il racontera au foyer paternel, qu’il aura recueillies dans ses conversations avec son ami de la classe urbaine, l’enfant de ce grand monde fashionable dont les faits et gestes occupent les journaux et partant quelquefois la chronique rurale. Car de plus en plus les bruits de la ville font écho dans les campagnes par les cent voix de la presse. Raconter ce qu’il a appris sur le compte de ces messieurs de la ville, par exemple, qui mènent périodiquement la sarabande électorale, le rendait assurément plus intéressant, au milieu des siens, que ce qu’il aurait pu leur rappeler des guerres malheureuses de Darius Codoman, ou de la parole entraînante et des plaidoyers vainqueurs de l’avocat Cicéron.

La cloche du collège sonne à quatre heures la sortie des classes. Tous se lèvent à ce signal impatiemment attendu, rassemblant à la hâte livres et cahiers épars sur les pupitres, et s’agenouillent à la parole invocatrice du Sub Tuum.