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L’ARRIVISTE

marche de la barque ministérielle pour éviter l’écueil de la non-confiance.

Le vote, c’était déjà énorme, mais que dire de l’ostensible connivence avec le premier ministre qu’il a sauvé du désastre. La conjoncture était si bonne pour renverser ce ministère ! Quand ralliera-t-on de nouveau le vote hostile des industriels et des financiers plus près de leurs intérêts que de ceux du pays ? Car il ne faut pas oublier qu’au dire de Montesquieu, « les financiers soutiennent l’état comme la corde soutient le pendu. »

Et va donc, la sarabande que l’on menait, depuis la veille, au-dehors, dans les conciliabules de partisans, les couloirs du parlement, les bureaux publics, les rues de la ville, à la nouvelle renversante que le député de Bellechasse, à peine en Chambre, était déjà acquis au gouvernement.

Plus retentissant encore fut le tolle du scandale qui s’éleva dans certaine presse du pays, les journaux politiques où se fait et se défait la valeur d’une bonne