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L’ARRIVISTE

Eugène Guignard avait signalé aux électeurs de Bellechasse, quelques mois auparavant, les nuages inquiétants qui s’amoncelaient à l’horizon politique du Canada. Et monsieur le premier ministre qui gouverne la barque de l’État n’est pas là pour ignorer ces troublants pronostics. Déjà le baromètre a considérablement baissé dans l’atmosphère du conseil des ministres. Maintenant l’orage est prêt à éclater.

C’était à l’époque où l’on sortait encore des gouvernements poussé par la force des convictions et non pas seulement — par les épaules.

Or dans ses confidences, le député français Larive apprend du chef de l’état, qu’une crise ministérielle est imminente. Un groupe bruyant de députés injustes, ignorants de notre histoire autant que fanatiques, est sur le point de faire prendre à cet homme trop faible l’une de ces mesures fortes, dont monsieur de Bonald nous a dit qu’il n’y a rien de pire. Il est acculé à la tentative de supprimer l’usage