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L’ARRIVISTE

Puis, les théories des diverses classes du petit séminaire de Québec, où nous sommes, se suivent et défilent par les longs couloirs qui conduisent à la salle d’étude, et là se déposent manuels et paperasses. Quelques-unes de ces classes traversent la grande salle commune des récréations, passent dans les groupes déjà libérés, en un chassé-croisé plein de cris, de chants, d’appels, de rires et de lazzi. Pour la plupart, c’est la détente des nerfs et de la voix après deux heures d’inaction et de silence forcés, le libre cours à l’exubérance de la jeunesse. Mais d’autres, dans les classes supérieures, principalement, conserveront plus de décorum, pour laisser voir, par exemple, qu’on est rhétoricien ; quand on ne remporte pas tout simplement dans son esprit la fâcheuse impression d’un insuccès ou d’une réprimande plus fâcheuse encore. Cette scène du reste ne dure que quelques minutes, le temps seulement de réunir les groupes, de boulotter une miche, collation des plus frugales, et