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L’ARRIVISTE

corps électoral, malheureusement, n’y verront rien que ce que les faiseurs d’élections voudront leur représenter.

Ces faiseurs d’élections, adorateurs du veau d’or ou sicaires à la médisance empoisonnée, quelle part indue et scandaleuse n’auront-ils pas eue dans nos destinées politiques ?

La date de l’élection nécessitée par la promotion du député Larive au conseil des ministres, fut intentionnellement retardée le plus possible. Il y avait un si grand travail à faire dans le comté de Bellechasse, pour empêcher le parti de se désagréger sous la bourrasque qui passait alors de la ville à la campagne, des journaux aux conciliabules tenus le dimanche à la porte des églises. Affronter dans ces conditions le sentiment populaire justement indigné n’était pas un petit labeur. Il fallait pour ainsi dire y aller de longue main, ouvrir des tranchées autour du comté, à quoi devaient s’employer quelques journalistes acquis et les cabales des partisans-quand-même.