Page:Chouinard - L'arriviste, 1919.djvu/176

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billets promissoires, les contrats et les hypothèques, non pas les articles de journaux sur les mérites et démérites des hommes publics.

Pendant qu’à la ville l’organe libéral qui l’avait fait élire une première fois cherchera à démolir son œuvre, le journal à sa dévotion se contentera de pacifier les esprits, de représenter la gravité des événements, des jours sombres qu’il fallait vivre, et demander aux « libres et intelligents électeurs » de ne pas se laisser prendre aux ruses de l’opposition, de réserver leur jugement jusqu’à meilleur informé et surtout ne pas condamner le nouveau ministre sans l’avoir entendu. Là-bas, dans presque toutes les paroisses du comté de Bellechasse, des émissaires secrets, ostensiblement affairés de maints négoces, iront semer, en passant, la bonne parole riche de promesses qui fera lever le scrutin, ou jetteront le doute et l’apaisement sur l’opinion trop houleuse de l’électorat.