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Page:Chouinard - L'arriviste, 1919.djvu/177

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L’ARRIVISTE

Ils useront pour cela de mille moyens.

C’est ainsi, par exemple, que dans les paroisses riveraines du comté, où se trouvent un bon nombre de caboteurs, de navigateurs, de gens qui vivent du grand fleuve, on ne manquera pas de mettre en évidence et en valeur l’influence, les atouts, la reconnaissance possible, ou probable ou acquise du nouveau ministre de la marine, ainsi que les chances d’emploi enviable au service de la marine de l’état.

Dans d’autres parties du comté, la cabale se fera plus insidieuse ; elle ira de porte en porte, à la sourdine et se dissimulant, apprendre aux privilégiés, aux gens assez importants pour qu’on leur donne des renseignements secrets, que si monsieur le ministre a risqué son avenir, bravé l’opinion, plus que cela, s’est sacrifié aux outrages des siens qui ne comprennent pas la véritable situation, c’est par dévouement à sa race et sa religion. Car il le sait bien, lui ; si ce n’est pas la langue, ce sera la liberté religieuse qu’il faudra