Page:Chouinard - L'arriviste, 1919.djvu/209

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faisaient soutenir la mesure du gouvernement.

Mais n’insistez pas, monsieur le premier ministre, car les sifflets vont vous ôter la parole. Les yeux se courroucent dans les rangs de l’opposition ; on trépigne dans les galeries, et là-haut, dans la tribune des journalistes, il y a cent crayons courant sur le papier, y jetant à la hâte des mots qui voleront sur les lignes télégraphiques pour apprendre au pays tout entier, non-seulement aux électeurs actuels mais aux générations futures, comment, après avoir récompensé Judas, vous auriez encore trouvé bon de le cajoler.

Monsieur le premier ministre fit bien voir ensuite qu’il n’était pas tout à fait maître de ses mouvements. Nous avons déjà laissé entendre que cette politique aussi intempestive que injuste lui avait été imposée par une faction ignorante, mal inspirée contre nous et qui ne désarme pas. Leur grand tort, à lui et ses collègues, avait été de se laisser entraîner, par ce groupe turbulent, en dehors d’une