Page:Chouinard - L'arriviste, 1919.djvu/228

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Quand on n’a jamais eu de revers, ne faut-il pas les avoir grands ?

À l’arrivée à Québec du convoi qui portait Félix Larive et ses chagrins se produisit encore l’une de ces petites scènes navrantes dont nous ne voudrions pourtant pas trop multiplier les récits. Le hasard est parfois méchant. Et cette fois ne voulut-il pas qu’à la première personne qu’il rencontra sur le quai de la gare, malgré toutes les précautions que l’on prit pour le dissimuler, le malheureux halluciné adressât ces étranges paroles : — « Et pourquoi ne tire-t-on plus le canon à Québec quand le gouverneur arrive ? »

L’homme ainsi interpellé, pâlissant et stupéfié, n’eut sur les lèvres que ces deux mots :

— « Bonjour, Félix. »

Cet homme était Eugène Guignard