XVI
LA MEILLEURE PART
Au mois de juin, à neuf heures du soir, deux vaisseaux de guerre français sont ancrés à quelques encablures sous les murs de la forteresse de Québec. Le « drapeau-bas » est sonné depuis assez longtemps déjà ; les feux de marine se sont allumés et les ombres s’estompent autour des superbes nefs dont elles enveloppent les redoutables machines de guerre. La journée a été très-chaude. Aussi, l’atmosphère attiédie de la soirée a-t-elle attiré les gens sur la terrasse Frontenac, où la musique française, répondant à l’invitation spéciale de l’autorité civique, donne le concert en plein air. On y est venu de tous les quartiers français de la ville, pour jeter tout d’abord un regard ému sur ces vaisseaux de la France, qu’on se plaît à contempler longuement, comme on ferait de portraits de famille rappelant